Parce que cela me permet de dire sans dire
Parce que je suis un chercheur de poésie
Parce que je ne veux pas baisser les yeux
Parce que je ne veux pas vous donner de leçons
Parce qu’il n’y a pas de vérité
Parce que c’est une obsession
Parce que j’ai encore tant à apprendre
Parce que cela me protège et me rend perméable
Parce que cela me permet de vous rencontrer.
J’ai vu des failles, des fragilités, des peurs, des ouvertures, des forces
L’Humain tout en contradiction, sublime et exaspérant
Révélateurs, du négatif au développement, de l’ombre à la lumière
Agrandissement du champ des possibles
D’où nait l’idée, d’où vient l’envie de s’investir dans un projet photographique ?
Depuis plus de 25 ans je réalise des séries en photographiant mes semblables.
Souvent, pour ne pas dire toujours, ça commence par une rencontre qui me donne envie d’aller plus loin mais avec mon appareil photo
pour suivre des hommes qui vivent une autre forme de vie, ailleurs, autrement.
Et voilà comment je débarque dans une nouvelle famille au fonctionnement qui ne ressemble à rien de ce que j’ai pu connaître jusqu’alors.
Sur un site SNCF ou dans une centrale nucléaire
Le désir étant le moteur le plus puissant à me mobiliser.
L’acte photographique me permet de dépasser ma propre timidité, comme une ouverture vers l’autre, un rapport privilégié,
une autorisation spéciale, d’autant plus qu’avec le temps, je ne vais plus n’être qu’un simple témoin mais un membre présent, parfois actif .
Une proximité supplémentaire, et un double rapport humain et artistique.
Le rapport n’est plus le même, je photographie certes encore, mais je nourris mon projet.
Notre passage a-t-il un sens, quelle empreinte y laisserons-nous ?
Ils ont 28 ans, 35 ans et 62 ans, moi 60. Jusqu’où irons-nous ? Je ne sais jamais !
Mais je suis là, avec eux. Ce sont leurs histoires que je présente.